
J’ai suivi la piste secrète que j’empruntais depuis dix ans
En suivant juste l’air du temps en ce début du mois de mai.
Mais la forêt restait discrète dans un silence interdisant
À tous les passants débutants ses petits trésors parsemés.
Sans doute qu’en pensant à toi si fort que les vents ont porté
L’écho profond de mon amour envers la dame de mes pensées.
Si fort que le printemps courtois avait déjà téléporté
Des spores de graines glamours afin de m’en récompenser.
J’ai vu ta robe de mariée et sa voilette de rosée
Tissée de rayons de soleil et des rubans de boutons d’or.
Nous deux ensemble appariés dans la lumière surexposée
Sous une brise qui balaye des pans de poussière qui dort.
Je t’ai couronnée de muguet et la forêt t’a sacrée reine
Tu m’as glissé l’anneau au doigt, je t’ai bénie d’une alliance.
Tandis que Gaïa promulguait notre union rituelle et sereine
Tu as pleuré comme il se doit l’enfance qui faisait résilience.
Et dans le cœur de la clairière, un souffle ancien s’est souvenu :
En faisant tinter mes clochettes au bout de ton bouquet tremblant.
Lorsque les fées nous marièrent ; à ta demande, sans retenue,
Je t’ai soulevé ta voilette pour t’embrasser sans faux-semblants.
La Terre a souri sans rien dire, sous ses racines mises à nu ;
Muse muette mais présente, glissant ma sève dans ton sang.
Elle aura toujours su prédire que tout a été convenu
Pour que tu sois omniprésente dans mon âme d’adolescent.
Illustration de Laureline Lechat
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