



Tu changes de lunettes comme on change de lune,
Un clin d’œil au matin, un sourire qui s’allume ;
Ta chemise entrouverte — j’en connais les secrets —
Abrite un cœur d’enfant, trop pur pour ses regrets.
Un chapeau suspendu, léger comme une caresse,
Et ta main le retient comme on retient une messe ;
Mais ton rire éclaté dans un siège de train
Fait jaillir des frissons jusqu’au creux de mes reins.
Tu lèves deux doigts — paix ou provocation ?
Moi je devine l’homme sous la dérision.
Et dans ta bouche pleine, entre pizza et vin,
Je goûte les voyages qu’empruntera mon destin.
Tu lèves ton verre, et le monde s’incline,
Tu ris comme un dieu dans une taverne divine.
Ta chemise rayonne, ton regard me pénètre,
Et je bois ta lumière, jusqu’à m’en faire prêtre.
Photos de Maryvon Riboulet et textes de Laureline Lechat
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