
Je me donne
Entre deux battements de coeur…
C’est son silence qui m’écoute
C’est dans son vide intemporel
Que je la perçois toute nue.
Juste avec ce rire moqueur,
Juste son sourire qui me goûte
Toute l’essence corporelle
De tout mon amour contenu.
Vois ! Je te touche sans te voir.
Sens ! Je t’aime sans te sentir.
Goûte ! Je te vois sans te goûter.
Touche ! Je te sens sans te toucher.
Ne crains pas de t’apercevoir
Tout ce que tu peux ressentir.
Ta nudité sans en douter
C’est toi dans ma chambre à coucher.
Tu te donnes
Je suis venue sans robe, sans mot,
Juste un soupir contre ta peau.
J’ai caché mes seins dans mes bras,
Mais mes yeux t’imploraient déjà.
Je frémis quand tu me regardes —
Non par peur, mais parce que j’ose.
Je suis l’écrin, tu es l’agate ;
Et c’est ma gêne que je dépose.
Je m’ouvre sans condition,
Le cœur battant d’humilité.
Je veux ton souffle pour maison,
Ton désir pour éternité.
Pose ta main — je suis ton fruit,
Ta source, ton cri, ton royaume.
Prends-moi, doucement, dans la nuit :
Je suis à toi, je suis ta femme.
Illustration de François Miville-Deschênes.
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