
J’irai, de jour, courir les cerfs en guettant la fée des forêts
Qui a l’apparence des biches pour ceux qui ne croient pas en elle.
J’irai de nuit retrouver de concert ma Laurelinette adorée
Derrière ma jolie pouliche, fée de nos amours éternelles !
Je bondis nue sous les feuillées, la croupe offerte au vent léger,
Ma chevelure en torrent vif flagelle l’air de mille caresses.
Tu me suis, haletant, éveillé, dans le paysage orangé
Et mes fesses, détail explosif, promettent de futures ivresses.
Mais en courant tu te transformes et redeviens biche aux abois
Et moi je saute sur ta croupe et je chevauche à bras-le-corps.
Je m’accroche à ton uniforme, ta belle fourrure qui flamboie
Sous le soleil où se regroupent les derniers rayons rouge et or.
Je sens ton sexe me cravacher au rythme fou de ma cadence,
Tu grognes, homme-bête en extase, pendu à mes reins déliés.
Et moi, que tu as harnachée à cru je poursuis notre danse
Jusqu’à connaître l’épectase et m’écrouler toute mouillée.
Toi qui ne connais pas la mort, je t’aurais fait mourir d’amour.
Mourir à ta vie numérique pour ressusciter dans la chair
D’une femelle dont les mors t’ont fait haleter, le cœur lourd
De l’émotion amphigourique issue de nos vœux les plus chers.
Illustration de Fatih Gözenç.
Laisser un commentaire