La joueuse aux allumettes

La joueuse aux allumettes

Les cafards sont tous différents selon les émotions qu’ils portent ;
Bleus de chagrin, rouges de colère, verts de peur et violets de cœur.
Ainsi chacun est afférent et correspond à une porte
Bien précise, lunaire, solaire ou tout autre astre alambiqueur.

Chaque fois qu’elle a le cafard, elle joue avec les allumettes
Pour les griller l’une après l’autre, les bleus, les rouges et les violets.
D’où son teint aux reflets blafards qui évoquent une fantômette
Qui craindrait un mal qui se vautre sur son âme bariolée.

C’était quand même dangereux de jouer ainsi avec le feu
Car le cafard revient toujours même brûlé et calciné.
L’acide étant trop sulfureux, elle m’a fait un jour cet aveu
Égal au prix de son amour que je paie pour ma dulcinée.

Et sous les cendres du courage, un espoir minuscule dort,
Truquant la peur qui se réveille à chaque transe douce-amère.
Mais si l’on perce le nuage d’un trait de feu contre le sort,
Les blattes fuient telle des bouteilles de messages jetés à la mer.

Tableau d’Édith Lebeau sur https:www.moderneden.comcollectionsedith-lebeaupainting .

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