Ça couine à cœur

Ça couine à cœur

Côté cœur, je m’tiens à carreau car les reines rôdent dans les couloirs ;
Il y en a deux et le problème est que l’on ne sait jamais d’avance
Si c’est celle sortant du fourreau l’épée qui tue sans le vouloir
Ou celle portant la rose blême et qui vous tue de connivence.

Car l’une et l’autre tue d’amour soit par un trèfle soit par un pique ;
Quelle que soit la carte jouée, elle coupe à cœur, c’est là son jeu.
Déployez humeur et humour et jouez de façon atypique
Gardez bien en vue qu’échouer serait très désavantageux !

Aïe ! C’est sur moi qu’elle est tombée brandissant la rose aux épines ;
Je vais devoir me comporter comme un as pour être son roi.
Être roi ou bien succomber, entre les deux mon cœur opine
Pour tenter de la supporter dans un règne en plein désarroi.

Mon cœur prend son souffle et s’emballe, la partie est perdue d’avance…
Mon trône est un château de cartes, fragile et prêt à se casser.
Gravez sur ma pierre tombale : « ci-gît le roi de la malchance
Qui raisonnait, comme Descartes, que le bon sens s’est fracassé. »

Finalement la rose effeuillée révèle ses pétales blessés,
Ce n’était qu’un jeu de hasard et c’est devenu mon destin.
« Me voici, ma Reine ! Accueillez celui qui ose s’empresser
De vous offrir tout le bazar : la joie de l’amour libertin ! »

Je crois que mes mots lui ont plu car elle m’a embrassé goulue
Entre son épée et sa rose, elle m’a accordé son cœur.
Si en amour rien ne va plus lorsque le hasard l’a voulu,
Il adviendra qu’un roi morose au début s’en sorte vainqueur.

Tableau de Jieyluong sur https:www.deviantart.comjieyluong .

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