Elle au crépuscule

Elle au crépuscule

Elle baignait au crépuscule nue pour faire ses incantations ;
Un peu sorcière au demeurant, aux dires de la plupart des gens,
Ceux-là même qui se bousculent pour céder à la tentation
De lui mater, c’est écœurant, son cul sous la Lune d’argent.

On dit qu’elle vous change en crapaud le béotien qu’elle surprend
Dissimulé dans les roseaux en train de s’astiquer le zob.
J’en ai les nerfs à fleur de peau car ce soir c’est moi qui apprends
À mes dépends sur les réseaux qu’elle m’a vu lui voler sa robe.

Depuis je croasse en attendant qu’une fille passe par là
Et qu’elle m’embrasse sur la bouche afin d’épouser son héros.
Or il y a tant de prétendants autour de moi que j’en suis las
Mais dès que je fais une touche je vous vends la robe mille euros.

Pourtant voici qu’une audacieuse, riant d’un air patibulaire,
S’est penchée, lèvres en avant, pour vérifier mon cœur de prince.
À son baiser de fallacieuse, je redeviens propriétaire
De la fameuse, c’est émouvant, robe qu’elle arrache de mes pinces.

Tableau de Paul Chabas.

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