

Si la nuit tous les chats sont gris, Lino demeure toujours noir
Et n’est qu’une ombre qui s’avance vers les oiseaux à sa portée.
Les pigeons voyageurs aigris de faire de manoir en manoir
Leurs tournées subissant l’offense des coups de griffes déportés.
Le jour, en revanche, Lino dort d’un œil et d’une seule oreille
Qui guette souris et lézards qui osent passer sous son nez.
Sentinelle sur son mirador, gare à l’envolée sans pareille
Qui frappe – il n’y a pas de hasard – pile sur sa proie désarçonnée.
Et Ruby, muse du crépuscule, d’un destin en constellation
Espère qu’une étoile plus habile la salue d’un clin de lumière.
Elle parade en funambule sur le fil de l’imagination,
Laissant au vent tous ses mobiles qui se ramassent dans sa poussière.
Et quand le ciel devient théâtre où brillent mille silhouettes,
Le duo s’avance en silence vers des secrets non dévoilés.
Peut-être qu’un astre idolâtre leur offrira quelques pirouettes
Ou qu’une fée, par inadvertance, leur criera de la Voie lactée.
Tableau de Géza Faragó.
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