Les pensées d’un bouquet

Les pensées d’un bouquet

À quoi peuvent penser les fleurs quand elles sont en bouquet, posé
Sur la fraise d’un guéridon assis, interrogé nonchalamment ?
Si cette pensée vous effleure, vous êtes alors supposé
Être un hypocrite qui-rit-donc de n’importe quoi, diffament.

Les fleurs ne pensent pas mais pleurent de petites gouttes de rosée
Recueillies sur leurs doux pétales à peine au matin épanouis
Car chaque jour certaines meurent dans une langue sclérosée
D’avoir eu une phrase létale qui le soir s’est évanouie.

Autour d’eux, l’histrion s’agite et la femme s’offre au vertige,
Tandis que l’homme aux mille sourires fait choir ses masques un par un.
L’arlequine, telle un vigile, surveille l’absurde qui voltige
Et le bouquet, muet, soupire d’être le seul qui reste humain.

Tableau de Michael Cheval.

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