Colombine au sommet

Colombine au sommet

Quel est le comble pour Colombine ? C’est d’avoir les poches cousues
Et ne plus pouvoir y glisser sa langue acérée et acerbe !
Bien sûr, elle a une combine ; n’étant pas du genre m’as-tu-vu,
Elle mâchera, les yeux plissés, la bouche en coin, quelque brin d’herbe.

Et, comme non plus, elle n’est pas sotte, elle demandera à Pierrot
De lui écrire à demi-mots tout en lui tenant la chandelle
Qu’il glissera dans sa culotte tout en arborant l’air fiérot
Avec antisèches et mémos montrant combien il est fou d’elle.

Assise avec l’air compassé, elle gratte un fil de sa manche,
Comme pour détricoter l’ennui qui lui colle au cœur sans vergogne.
Colombine, un peu dépassée, soupire en espérant dimanche
Surtout le soir et puis la nuit où l’attend sa folle besogne :

Elle devra décrasser Pierrot de toute sa poussière de Lune
Car son ami, comme de coutume, l’a décrochée pour elle, hier.
Et le samedi tout fiérot, il revient la mine opportune.
Et qui va nettoyer l’costume ? C’est Colombine, sa lavandière !

Tableau de Shelly Serra.

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