
Le canal de l’épididyme s’est jeté dans la mer obscure
Au moment où le firmament s’est étoilé d’un bleu-azur.
Et dans ces fosses maritimes, j’ai nagé en pleine sinécure
Vers le sommet proéminent qui monte au fur et à mesure.
Comme une brasse papillon, sans queue ni tête mais flagelle,
Comme la queue d’une sirène qui plongerait en profondeur
Pour regagner son pavillon tout en haut de la citadelle
Afin d’y pondre, souveraine, son œuf divin tout en rondeurs.
Nageant dans la mer utérine, jusqu’à total épuisement,
J’atteins l’ovule qui m’accepte seul roi pour sa reine en chaleur.
Je me donne, elle m’entérine dans un vent de défrisement
Où nous devenons le concept d’un nouvel être de valeur.
Et de nos formes inchoatives s’éveille un monde en gestation ;
Les mots, les chairs, récitatifs s’unissent dans l’ovation.
La parole enfle et se dérive vers son intime incarnation ;
La mer s’éprend, l’esprit actif, tous sont en vaste fécondation.
Tableau de Marisa Moretti.
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