Baignade à trois

Baignade à trois

Comme en amour, je me méfie des filles qui font baignade à trois ;
Ménage à trois, c’est supportable tant que je n’fais pas l’quatrième.
Quant au bain, il personnifie un piège beaucoup plus étroit ;
La position inconfortable de vivre son propre requiem.

Car si une baigneuse nue paraît une ondine avenante,
Quand elles sont deux, c’est inutile de troubler un bain de lesbiennes.
Mais à trois, comme convenu, les trois baigneuses ricanantes
N’ont d’autres appétences futiles que votre anatomie pubienne.

Seulement voilà sitôt qu’elles voient une victime s’approcher
Elles lancent six yeux et six tétons comme douze atomes crochus.
Et leur proie restera sans voix mais n’aura qu’à se rapprocher
D’être cet imprudent piéton dont la destinée est échue.

Mais si l’une d’elles, par imprudence, effleure la partie consacrée,
Les rires font place au silence dans un tourbillon excentré.
Sous la surface, tout recommence : Le jeu devient rituel secret,
Et l’amour avec insolence ressort plus nu qu’il n’est entré.

Illustration d’Helena Janecic.

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