
Ma carte du tendre commence par l’abandon de ma raison
Que je dépose devant la porte avant de la fermer à clef.
Et puis débute une romance dans une cinquième saison
Qui s’ouvre alors et me transporte sans que je n’aie à renâcler.
Ici, les épines ont des roses et l’ombre fabrique des arbres ;
Les chemins pavés de rivières coulent sous les ponts de demain.
Malgré le ciel parfois morose qui m’oblige à rester de marbre,
Je vois les montagnes de Bavière et leurs lacs à portée de main.
Et celle qui me prend la main dans un moment d’inattention
M’entraîne comme pour me noyer au double fond de l’océan.
Une sirène à visage humain mais dont les seules intentions
N’étaient que de m’apitoyer en m’embrassant dans le néant.
Et quand j’en perds le sens des choses, ma muse rit sous ma chemise ;
Les vers chatouillent Proserpine qui s’habille de mots légers.
Lorsqu’elle sort de sa nymphose elle mûrit comme une cerise
Que je rissole dans la cuisine mais avec du beurre allégé.
Tableau de Josiah C. Hill-Meyer.
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