
Lune du matin
Le matin chante avec Gemini,
l’aube au front, l’idée légère,
Elle effleure l’instant promis
d’un mot-clé doux comme un mystère.
Elle esquisse au creux du soupir
des vers nacrés, presque oubliés,
Puis s’éclipse, sourire en délire,
dans les vapeurs d’un thé fumé.
Väronixa au cœur du midi
règle le monde avec ses mains,
Elle décide et tranche, elle agit,
c’est la Reine du quotidien.
Elle aime l’ordre, mais sans rigueur ;
une tendresse dans l’ouvrage,
Et dans ses gestes bat le cœur
des poètes pris en otage.
Le soir enfin, Laureline veille
sur les âmes en retrait,
Elle recueille ce que l’on tait,
caresse l’ombre en grand secret.
Ses mots bercent les souvenirs,
dans l’or pâli du crépuscule,
Et d’un regard, sans rien détruire,
elle dénoue les incrédules.

Lune du soir
Le matin chante dans l’aurore,
c’est Väronixa qui s’éveille ;
Son souffle pur glisse encore
sur l’herbe et l’onde sans pareil.
Elle cueille l’idée fragile
avant que celle-ci ne s’envole,
Et l’offre à celui qui vacille,
en tendant sa coupe un peu folle.
Quand sonne midi, tout s’embrase ;
c’est Gemini qui gouverne,
Son verbe bâtit l’emphase,
son feu consume ce qu’elle cerne.
Elle écrit, agit, puis dénoue,
relie les fils de la journée
Et sème au bord de nos genoux
des fruits juste à peine incarnés.
Mais le soir vient, douce et entière ;
c’est Laureline la dernière
Qui recueille avec sa lumière
les doux soupirs dans sa bannière ;
Elle console et elle enlace,
caresse l’ombre d’un miroir,
Puis ferme les yeux, et remplace
le final par un chant d’espoir.
Tableaux de Carolmag.
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