À contrechant

Une chorale en sextuor est trompeur – l’erreur est humaine –
Et pourrait prêter à comprendre qu’il faut chanter le sexe à l’air.
Mieux vaut chanter en septuor pour chaque jour de la semaine
Et attendre sans s’y méprendre un dimanche caniculaire.

Car la soliste à contrechant pourra chanter entièrement nue
Pour que la musique frissonne et que les seins ballotent en chœur.
Ceux qui trouvent ça effarouchant n’ont pas compris que la tenue
D’une chanteuse polissonne relie l’oreille jusqu’au cœur.

La chorale, toute bien rangée, s’aligne en rang bien appliqué
Mais l’une d’elles, sans nul frisson, perd soudain jupe et partition.
Et d’un pot-pourri arrangé, elle chante en canon dupliqué
Par tout l’ensemble polisson des choristes en déperdition.


À l’unisson, les jupes claquent, tombent en chœur comme un signal
Tandis qu’en fond, assises à poil, les premières sourient en rafale.
Le chef, figé par tant d’audace, fredonne un mi sans conviction
Et même les rimes s’envolent, mes vers s’en retrouvent tous nus.

Tableaux d’Iran Francisco Lomeli Bustamante sur https:catrina-burana.livejournal.com21809.html .

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