
« Première nuit, première angoisse et peut-être aussi la dernière…
Ma fille, tu vas devoir trouver comment te sortir du pétrin !
Réfléchissons car c’est la poisse et vite ! Car de toutes manières
C’est LÀ que je dois me prouver que j’en ai dans l’arrière-train ! »
Ainsi pensait Shéhérazade au seuil de cette nuit fatale
À se poser mille questions et même encore mille-et-une.
Mille-et-une ? Quelle improvisade ! Voilà une idée non létale !
Bon cœur, bon compte d’indigestion contre une mauvaise fortune.
Nul besoin d’imagination ! Il suffit de tisser des nœuds
D’intrigues à ne savoir qu’en faire et bien l’assoiffer d’addiction.
Un grain de sel d’obstination envers ce vieux libidineux
Qui, pour pouvoir se satisfaire, reportera l’exécution.
« Mais pour tenir mille-et-une nuits, il me faudra mille artifices,
Suspendre l’aube en son récit, distiller l’ombre et le mystère,
Que son désir devienne un puits, évitant l’heure du supplice,
Jouer sans peur, tromper l’oubli, et triompher de la lumière. »
Illustration de Yannick Corboz.
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