Curiosité pas sereine

Curiosité pas sereine

De mon plafond gouttait de l’eau et j’entendais des clapotis ;
Et je décidai de monter m’informer sur ce qui s’y passe.
Sur le plancher, méli-mélo, trônaient plusieurs caillebotis
Afin d’éviter d’inonder car on était à marée basse.

Une créature rouquine chantonnait un air coquinet,
Les bras levés, les seins ballants, les yeux brillants de porcelaine.
Un poulpe aux ventouses coquines se suçotait le robinet
Et la sirène bringuebalant de la queue n’était pas vilaine.


Ce que je vis par l’œilleton me pétrifia à la porte
Car c’était en fait Médusa, avec sa queue faite de serpents.
Et pour finir le feuilleton, cette diablesse m’emporta,
Elle m’usa et m’abusa, bien malgré moi, participant.

Elle m’aspira dans la baignoire, d’un coup de nageoire impérieux ;
Mes habits se désagrégeaient sous ses sucs gluants et baveurs.
Le poulpe colla sa bouche noire et ses tentacules luxurieux
Tandis que Médusa me grugeait de baisers à triples saveurs.


Devenu son homme-grenouille, je suis à jamais asservi ;
Elle me vide de mon sang, me dévore le foie et le cœur.
Le soir comment elle se débrouille pour me rappeler à la vie ?
Je ne le sais mais j’y consens ; tel le privilège du vainqueur !

Tableau de Gina Litherland.

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