
Elles surgissent sans prévenir, d’un battement d’humeur fugace,
Trois muses rouges nues et sans voile, aux gestes pleins d’impertinence.
Elles me tordent mes vers dociles, y mêlant leur fièvre efficace
Et modifient le fil des moires au rythme d’une ardente danse.
La première envole les mots d’un rire aux ailes de tempête,
Son pas claque comme un refus en désordre des convenances.
La seconde, flamme et pirouette, enfièvre les lignes indiscrètes,
Et peint le poème à sa guise avec éclats vifs d’insolence.
La troisième enfin se dérobe, saute une rime et puis l’efface,
Puis revient sur la page en reine, mais cassant la cadence sage.
Elle préfère l’écart dans le creux et le silence qui enlace,
Puis laisse au lecteur ébahi l’écho d’un étrange mirage.
Illustration de Benoit Drigny sur https:www.behance.netbenoitdrigny sur un thème de Laureline Lechat
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