
On frappe à la porte des songes, trois coups brefs et puis deux coups longs…
« Chut ! Ouvrez, c’est la contrebande ! » chuchote-t-on devant la porte.
« Mais il faut trier les mensonges, les rêves légers comme les ballons
Sinon tout part en sarabande et les cauchemars nous emportent ! »
Ils ont des valises pleines d’absences et des éclats de souvenirs ;
Ils vendent au plus offrant l’ébauche d’offrande de seconde main.
Un rêve à crédit, en silence qui crève avant de s’endormir
Et retombe à droite et à gauche et puis, nuit blanche jusqu’à demain !
Mais le rêve s’envole brusquement sous la pression d’une bourrasque !
Une sirène dans le vent, une Vénus à bicyclette,
Ma muse tombe abruptement avec ses cliques et ses frasques ;
La mine, Grosjean comme devant, éberluée sous la tempête.
Mais voici l’allumeur d’étoiles, le singe et sa boîte à musique ;
Un air connu, presque oublié, fredonné d’un mauvais accord.
Le marchand de sable dévoile une rime nue, amnésique
Pour habiller et publier le rêve au livre des records.
Tableau d’Ireneusz Wielgosz.
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