Le premier cri de Juin

Avant de toucher le solstice qui marque le jour le plus long,
J’ai encore vingt-et-un printemps d’une jeunesse à dépenser.
Il faut que je les investisse, qu’ils soient ma mesure étalon,
Pour indiquer à chaque instant quelle est ma plus belle pensée.

Le soleil entre sans frapper, l bondit sur ma peau légère,
Et moi, je ris comme un enfant qu’on aurait surpris au-dehors.
Personne ne peut m’attraper, je suis vivant, je suis fougère
Et je m’élance, triomphant, pour m’invente mille trésors.

Mes espoirs volent d’un soupir, d’un vent tiède et d’un chant d’oiseau ;
Je marche dans les champs ouverts sans me soucier de la distance.
Ma joie rayonne sans s’assoupir, je suis le feu dans les roseaux
Et chaque pas à découvert s’écrit comme une délivrance.

Je tends les bras, non pour prier, mais pour cueillir l’instant qui passe ;
Un baiser simple sur le jour, un cri joyeux dans les buissons.
Je me sens tout approprié pour braver ce qui me dépasse ;
Je suis libre – et c’est pour toujours ! – dès que vient le temps des moissons.

Tableau de Gemini

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *