
La queue s’enroule nonchalante ; est-ce que la sirène sommeille ?
Elle a l’air partie pour des songes couleurs de son joli camée.
Paupières agitées et tremblantes… délices aux pays des merveilles ?
Mais non ! Tout ça n’est que mensonge, une sirène ne dort jamais !
Un coffre en guise d’oreiller, les seins offerts comme bijoux ;
Elle attend le scaphandrier, chasseur de trésors engloutis.
Descendu tout appareillé, il s’approche, il frôle sa joue…
Il voit, dans son calendrier, que sa fortune est aboutie !
Mais sitôt touché sa peau pale, elle a déjà planté ses dents ;
Tuyaux crevés, tandis qu’il meurt, elle le dévore des yeux.
Menteuse, la fortune est létale et l’appât du gain obsédant !
Encore une fois la rumeur prouve ce conte malicieux…
Pourtant, dans l’éclat de sa dent, il crut voir passer une larme,
Une perle fine née d’un regret nacré d’un orient délétère.
Même les monstres décadents s’amusent à sonner l’alarme
Que la sirène leur agrée surtout lorsqu’elle sait se taire.
Tableau de David Delamare.
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