
C’était une nuit en plein jour ou un jour où il faisait nuit,
Je n’étais qu’un jeune vieillard à peine né voici trois heures.
Je goûtais mon premier séjour, ressentant le premier ennui
Avec les yeux en plein brouillard dans ce clair-obscur abuseur.
Aujourd’hui j’ai les pieds sur Terre, la tête en l’air comme toujours,
Le cœur perdu dans les étoiles, l’esprit trop souvent dans la Lune.
J’ai aussi un vers solitaire qui rime pourtant avec le jour
Que j’ai reproduit sur ma toile par cette lumière opportune.
Demain, vieux bébé que jamais, je marcherai sur la frontière
Mise entre la vie et la mort par un dieu sadomasochiste,
Les pieds dans la nuit désormais qui cache la journée entière
Mais qui m’emmène et j’en démords jusqu’au Paradis anarchiste.
Tableau de René Magritte
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