De main de maîtresse – 1

Elle aime dessiner dans l’air quelques traits en quelques secondes
Tirés à la fumée sans feu dans des bleus de Chine outremer,
Telle une phrase épistolaire tracée de sa main vagabonde
Et qu’elle appelle de tous ses vœux comme un art des plus éphémères.

Rapidement communiqué, le texte disparaît à jamais ;
Lui qui n’a vécu qu’un instant écrit à l’encre sympathique.
Mais inutile de paniquer car les mots seront désormais
Plus absorbés et persistant dans l’aura homéopathique.

L’espace possède sa mémoire ; une fois l’idée exprimée,
Elle s’imprègne dans l’éther dans une phase intraduisible,
Puis par une divine écumoire, le texte qu’on croyait supprimé
Est confié à Demeter dans le domaine de l’invisible.

Alors le cycle continue dans la nuit noire ténébreuse
Qui en condense ses réponses dans des volutes bleu-foncé
Qui petit à petit s’insinue dans la solution filandreuse
Qui répètera son annonce dans le prochain trait énoncé.

Œuvre de Lin Chin-Hsien sur https://www.catherinelarosepoesiaearte.com/2018/04/lin-chin-hsien.html .

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