Café au lit mortel

Je m’imagine ainsi la mort : Je me réveille entre ses bras,
Puis la voici, tendre ingénue, m’apportant mon café au lit.
« Bonjour, dit-elle, cher matamore ! » Et soudain, abracadabra !
Elle se glisse entièrement nue sur mon corps encore ramolli.

Et me voilà ragaillardi, tous mes sens raides et bien tendus,
À vivre sous toutes les coutures une expérience exceptionnelle.
Elle me crie : « Hardi, hardi ! » quand ma liqueur chaude attendue
Vient lui humecter la mouture d’une saveur sensationnelle.

C’est au moment le plus intense qu’il faut goûter sans plus attendre
La goutte qui suinte du sein de son corsage dégrafé †.
En cette étrange circonstance, en cet instant tellement tendre,
S’écoule au creux de son bassin une goutte de lait dans mon café.

† Bien qu’elle se soit couchée toute nue, la mort porte corsage ; il ne faut pas chercher à comprendre…

Tableau de Viktor Svinarev.

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *