De l’autre côté du mur

De l’autre côté du mur

De l’autre côté du miroir, Alice a vu comment c’était
Mais de l’autre côté du mur, ça c’est plutôt moi qui l’ai fait.
Imaginez comme un tiroir qui traverserait les étais
De la cloison dans un murmure, puis un silence stupéfait.

Il y avait un vieux monsieur et un oiseau fortuitement
Dans un capharnaüm de plantes et d’ustensiles de vaisselle.
Ce passage irrévérencieux m’ayant privée de vêtements,
J’arrivai nue, gesticulante mais épilée sous les aisselles.

Je demandai au couple étrange pour calmer un besoin urgent
S’ils auraient l’amabilité de me donner un verre d’eau.
« Que me donnez-vous en échange ? Vous êtes nue et sans argent
Et, en toute éventualité, j’n’ai nulle envie de libido ! »

Le mur ne me laissant passer que par un aller sans retour,
Je lui proposai de danser et chanter comme une jouvencelle.
Il me regarda, compassé, et me suggéra sans détour
De me rendre au pas cadencé à l’évier faire la vaisselle.

J’ai accepté, il m’a logée mais ni blanchie ni habillée
Car son studio est retranché derrière un espace infini.
J’ai pu enfin me déloger de ce piège grâce à un billet
Trouvé à même le plancher qui disait : « Ton rêve est fini ! »

Illustration de Nicole Claveloux.

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