Juste sous l’horizon

Juste sous l’horizon

Sans doute la chanson de Christophe avait inspiré mon Aline
Qui écrivait cent fois son nom que cent fois la mer effaçait.
Et moi j’ai écrit une strophe gravée sur la plage saline,
Puis j’ai signé de mon prénom mes quatre lignes espacées.

Tandis qu’Aline fulminait à réécrire son patronyme,
J’ai rajouté un paragraphe et puis un autre superflu
Tandis qu’Aline ruminait d’être déclarée anonyme
Par le correcteur marégraphe qui la narguait de son reflux.

Pareille à l’héroïne grecque condamnée pour l’éternité
À toujours écrire son nom sans cesse effacé par la mer,
À l’aide d’un peu de varech, j’ai une digue délimitée
Mes amis, croyez-moi ou non, j’en garde un souvenir amer…

Car la donzelle s’exerçait à répéter cent fois ce geste
Telle une prière muette en guise de commémoraison…
Aline alors bouleversée a boudé, puis prenant ma veste,
S’est enfuie comme une alouette le cul à l’air sous l’horizon.

Tableau de John Reinhard Weguelin.

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