Les yeux plus gros que le bide

Les yeux plus gros que le bide

Si les yeux plus gros que le ventre entraînent une boulimie,
Des yeux bien plus grands que le vide me feront m’envoyer en l’air.
Comme quoi la carte du tendre est une subtile alchimie
D’une gloutonnerie avide de goûter à toutes les chairs.

Eh bien pour les pensées frivoles, il en demeure toute autre chose ;
Si l’envie dépasse le désir, gare à la mégalomanie !
Moi, je ne pense plus. Je vole ! Je suis en pleine métamorphose
Et je prends un malin plaisir à rêver de mythomanie.

J’ai les vers plus gros que la plume qui doit éjaculer son encre
Sur une page qui n’était vierge que dans l’espace d’un instant.
Mes envies prennent du volume et les plus dévergondées s’ancrent
Comme feraient dix-mille cierges d’un feu de dieu inconsistant.

Illustration de Mordillo.

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