
La sirène rêve sur ses deux jambes	plutôt qu’une queue, c’est plus sûr
Afin de n’ pas tomber du lit	de la rivière ensommeillée.
Elle compte les beaux marins ingambes	qui sautent comme des moutons mûrs
Sous les délires et stimuli	de ses fantasmes émerveillés.
Entre deux eaux la sirène songe	dans un sommeil paradoxal
Car les poissons ne dorment pas	plus de trois ou quatre secondes.
Alors le conte est un mensonge	car dans le royaume abyssal
Elle ne rêve que de repas	et de bonne chère féconde.
Quant à moi, c’est tout le contraire ;	lorsque je rêve de sirène,
Je sens ma queue se dilater,	s’allonger comme Pinocchio.
Sans doute le besoin de traire	la vache-à-lait toujours sereine
Aux mamelons chocolatés	des geishas-poissons de Tokyo.
Illustration de Harold Gaze

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