Cher hasard (e)

C’est par le plus grand des hasards que j‘ai rencontré Shéhérazade,
Passé la porte du palais croyant entrer dans un hôtel.
Il n’y avait pas un lézard, alors j’ai bu une rasade
D’une carafe qui prévalait par rapport aux autres cocktails.

« Comment ose-tu pénétrer dans ce lieu réservé aux femmes ? »
Me lança une voix piquée de surprise et d’ignominie.
« Bonjour…» répondis-je empêtré, « je cherche une chambre, Madame ! »
Tentai-je de lui expliquer avec maintes parcimonies.

« Suis-moi ! » Je lui emboîtai le pas parmi les nombreux corridors ;
Elle me présenta une chambre jolie, spacieuse et confortable.
« Prendrez vous aussi vos repas ? L’alcool ici est à prix d’or !
Ce soir c’est poulet au gingembre ; s’il vous plait, mettez-vous à table ! »

J’eus droit à un petit festin arrosé d’eau fraîche et de vin,
Puis elle m’installa au lit et ôta tous ses vêtements.
Je remerciai mon destin d’avoir trouvé l’hôtel divin
Et pénétrai à la folie l’hôtesse avec halètements.

Au bout de mille-et-une nuits, je quittai l’hôtel satisfait
D’ mes nuitées à l’improvisade que je n’oublierais désormais.
Je ressentais comme un ennui car j’étais assez stupéfait
D’avoir connu Shéhérazade comme on n’ la connaîtra jamais.

Tableaux de Gari Melchers

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