

Une autre fois, j’ai reconnu Rose-Mariana presque nue
Qui poussait son petit vélo comme si tout allait à vau-l’eau.
Me paraissant désappointée, je m’suis permis de l’accointer
Pour lui proposer mes services sans en encourir ses sévices.
Elle ne portait plus son chapeau, n’avait presque rien sur la peau,
Excepté un gilet sans manches enroulé autour de ses hanches.
Elle prétendait avoir crevé et ne pouvait plus manœuvrer
Or j’ai bien vu que sa bécane lui faisait le coup de la panne.
Évidemment je l’ai suivie et ma léthargie s’ensuivit ;
Comme la toute première fois, j’étais hypnotisé, ma foi.
Je me rappelle sa silhouette poussant ainsi sa bicyclette,
Mes yeux posés sur son bassin qui se déhanchait à dessein.
Plus tard, regagnant mes pénates, j’ai pris une feuille blanche et mate
Avec mes crayons de couleur pour y coucher dans la douleur
La dernière image qui me reste de cette aventure un peu preste
Qui me met, sens dessus-dessous, mes derniers souvenirs dissous.
La photo, je ne sais pas mais le tableau est d’Igor Shulman.
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