Rose-Mariana, je ne sais plus ce qui se passe

Rose-Mariana joue double jeu, montre ses seins, cache ses yeux,
Porte un triple collier d’épines serti d’une rose-aubépine.
Elle est farouche et tout le monde la juge vulgaire et immonde
Comme une sorcière un peu louche, mi sournoise, mi sainte-nitouche.

On m’a averti : « Prenez garde ! Derrière son voile, elle vous regarde
Et si vous croisez son regard, n’aurez droit à aucun égard !
Si elle enlève son chapeau, c’est pour vous changer en crapaud
Et si elle vous parle, courez donc sinon vous serez moribond ! »

Évidemment un coup de vent, un jour que je passais devant,
A fait s’envoler son chapeau, j’avais les nerfs à fleur de peau.
Je l’ai rattrapé et tendu à l’ingénue, bien entendu,
Qui, n’étant pas embarrassée, s’en est sitôt débarrassé.

Elle me dit : « Je ne suis pas sage ! » Je réponds : « Je suis de passage ! »
Elle me prie de l’accompagner en me remettant son panier…
Après je ne me souviens plus si je lui ai plu ou bien déplu
Mais je suis tombé en quenouille sans pour autant être grenouille.

Tableaux d’Ina lukauskaite.

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *