

L’impératrice était coquette, c’était là son moindre défaut.
Elle faisait tourner couturières, tailleurs et modistes en bourrique
Qui devaient fumer la moquette pour créer l’habit comme il faut
Selon l’humeur avant-courrière et ses caprices amphigouriques.
C’est son coiffeur, renard rusé, qui tint à peu près ce langage :
« Votre chevelure est si belle, qu’elle seule pourrait habiller
Votre plastique cérusée. Que mes ciseaux se mettent en gage
De faire de vos mèches rebelles le plus joli déshabillé ! »
Aussitôt dit, aussitôt fait, ainsi l’impératrice nue
Prit désormais ses bains de foule sans vêtement qui fasse obstacle.
Et, afin que tout soit parfait, les enfants sages furent prévenus
Afin qu’aucun ne la refoule et qu’on profite du spectacle.
Tableau de Leonor Fini.
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