
Au matin elle était partie car la mandragore est ingambe.
Moi, je me sentais épuisé et paralysé à la fois
Comme si en contrepartie j’avais échangé mes deux jambes
Contre deux troncs amenuisés implantés au plancher de bois.
Oui. Tel est pris qui croyait prendre ! Je l’ai aimée, elle m’a baisé !
Elle a dû boire tout mon sang et l’a remplacé par sa sève.
Je vais peut-être vous surprendre mais je m’en trouve fort apaisé
Et tout heureux en renonçant à ma pauvre vie qui s’achève.
N’ayez pas peur je reviendrai, vu que j’en ai pris de la graine !
Cet été, je porte ses fruits, puis je m’effeuille cet hiver.
Mais au printemps je deviendrai un vrai poète qui égrène
Ses vers de ses rimes construits sur les secrets de l’univers.
Illustration de Philippe Caza.
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