Les beaux quartiers

Dernier quartier, Elle déménage dans un état d’âme impavide ;
Dès lundi, Madame la Lune commence à faire ses valises.
Les jours suivants, remue-ménage ! Les chambres et le salon se vident
Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucune trace qui ne se visualise.

Elle est partie on ne sait où ; il parait qu’Elle est occupée
À préparer son grand retour comme une ex-vedette célèbre.
En attendant le rendez-vous, l’appartement inoccupé
Reste noir comme dans un four dans d’impénétrables ténèbres.

Premier quartier, Elle emménage en douce sans tambour ni trompette ;
Dès lundi, Madame la Lune esquisse le contour d’un C.
Les jours suivants, elle aménage lentement sans entourloupette,
Puis Elle invite sans rancune les poètes décontenancés.

Là-haut, Elle pend la crémaillère, tous les lampions sont allumés ;
En-bas, la Terre se met en transe, poils et cheveux sont hérissés.
Dans les clairières, sur les bruyères, ce soir, comme à l’accoutumée,
Les souris chantent, les souris dansent sitôt le Soleil éclipsé.

Tableaux d’Albert Aublet et Arthur John Black.

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