

Les pages de mon dictionnaire, par l’automne assez desséchées,
Ont demandé aux pages roses quelques rosées pour subsister.
« Soumise aux vents tourbillonnaires », disent-elles par l’eau, alléchées
« Notre texture se sclérose et l’encre ne peut résister ! »
Madame Larousse n’est pas prêteuse, c’est sa nature fourmidable
Et ne donne ses pages roses qu’à ses lectrices expansives.
Elle répond, entremetteuse, d’une voix même intimidable
« Que faisiez-vous, pages moroses des doigts imprégnés de salive ? »
Alors les pages incriminées qui n’ont rien à se reprocher
S’en vont quêter dans les noms propres une idée à lui répliquer.
Certains sont vite éliminés, aucun n’est assez approché,
Mais s’ils sont presque tous impropres, un seul est pile-poil appliqué.
Et c’est ce bon vieux La Fontaine et sa « cigale et la fourmi »
Qu’elles vont proposer à Larousse espérant la faire fléchir.
Elles arrivent par centaines mais la Madame s’est endormie
Ses pages roses sont toutes rousses, rien ne pourra les rafraîchir.
Tableau de Jan Bosschaert sur https:www.janbosschaert.befr-welkom.html .
Laisser un commentaire