Sombrero !

Sombrero !

En attendant le sombre héros qui va la sortir de son trou,
Mademoiselle Capucine se sent comme folle à lier.
Elle ressent, sous le sombrero monter d’un étrange courroux,
L’impression de prendre racine en espérant son cavalier.

Déjà le vingtième printemps, toujours personne à l’horizon.
L’ombrelle se garnit de fustets, de lierre et rosier défloré.
Finalement pour ses vingt ans, elle connaîtra la floraison
Par un noble de haute futaie, prince des chênes des forêts.

Tiens ! Voici le Prince Charmant de la dynastie des Chênaie
Qui s’achemine en marcottant et poussant de ses radicelles.
Galant, il brandit un sarment de fleurs de lys et de genêts
Qu’il agite en tournicotant devant la frêle jouvencelle.

Madame Capucine attend son mille-et-unième arbrisseau
Dont elle a enfanté le gland durant la dernière saison.
Monsieur le Chêne, le cœur battant de l’eau dont on fait les ruisseaux,
Lève la tête au vent cinglant et fait de l’ombre à l’horizon. »

Tableau de Steven Kenney.

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