Cœur d’oiseau

Cœur d’oiseau

Lorsqu’un jour le dieu des oiseaux m’a dit que j’avais survécu
Cinquante années de solitude, enfermé dans ma cage humaine,
Déconnecté de son réseau, j’étais pourtant fort convaincu
De n’avoir vu qu’infinitude d’un seul jour d’une seule semaine.

C’était sans cesse ce même jour qui déferlait dans ma cellule
À répéter la même chose et de battre de tout mon saoul.
Qu’il est étrange le séjour ! Qu’elle est amère la pilule
D’accepter ma métamorphose en rossignol de quatre sous !

Cependant j’ai brisé la glace car aujourd’hui je me dévoile
Et montre qui je suis vraiment derrière le masque des yeux.
Eh oui ! C’est mon âme à la place du cerveau ; mon petit cœur d’étoile
Qui là vous gazouille gaiement ses petits poèmes sourcilleux.

(Tableau de Shiori Matsumoto.
« Lorsqu’un jour, le gardien m’a dit que j’étais là depuis cinq mois, je l’ai cru, mais je ne l’ai pas compris. Pour moi, c’était sans cesse le même jour qui déferlait dans ma cellule et la même tâche que je poursuivais. » Albert Camus – L’Étranger.)

Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

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