Fées des forêts et des marais

Dans certaines familles helvétiques, on retrace l’ancêtre magique
Dont l’ascendance remonterait au petit peuple folklorique.
Bien que cette branche hermétique découle de rites nostalgiques,
Ma belle-famille en compterait deux aïeules assez féeriques.

Elles vivaient dans les marais, les grands lacs ou bien les forêts
Et se vêtaient de végétaux ou nues à la belle saison.
Leur souvenir réapparaît lorsque l’hiver a défloré
La nature d’un droit de veto mais qu’en renaît la floraison.

Contrairement à l’hirondelle qui ne fait pas toujours le printemps,
Les deux sorcières immortelles sortent de l’eau entre les joncs ;
Partout l’ombre des demoiselles se distribue en s’épointant
Comme sensuelles jarretelles qui font éclater les bourgeons.

Dans les vallons alémaniques, après les premières gelées,
J’ai déjà remarqué leurs traces dans les ruisseaux presqu’asséchés.
Une incantation chamanique, mue d’une voix écervelée,
Tombe des nues mais avec grâce comme une rosée éméchée.

Tableau de Audrey X et Photo de Susan Schroder.

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