Le virus de l’improbable

Rien ne sert de s’imaginer l’invraisemblable perfection,
Il faut appréhender à point l’imprévisible instantané.
Le créateur, contaminé par le virus de l’exception,
Cherche l’agréable contrepoint de l’immaculée spontanée.

Aussitôt qu’il trouve sa proie, il fait semblant de dessiner
Mais en réalité transmet son obsession pathologique.
Et tandis que le dessin croît, guidé d’une main fascinée,
Son modèle subit, fantasmé, la contagion graphologique.

Sitôt rentrée, elle griffonne, elle dessine trait pour trait,
Se met nue devant le miroir pour satisfaire à son caprice.
Elle prend des poses bouffonnes, elle fait son autoportrait
Et amoncèle dans ses tiroirs toute sa folie dévastatrice.

Illustrations de Jean-Pierre Gibrat.

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