Les femmelettres

Elles vendaient des omelettes supposées guérir tous les maux
Et s’appelaient « Les femmelettres » tout simplement, sans jeu de mots.
À l’encre d’œufs de cygnes blancs qui aussi fournissaient leurs plumes,
Elles écrivaient des contes troublants répartis en plusieurs volumes.

Les femmelettres naissent en automne pendant la récolte des feuilles
Par une parthénogenèse de millefeuilles mis en abyme.
Ça reste au début monotone mais assez vite, passé le seuil
De la surprise, elles se complaisent en secrets issus des abîmes.

Les histoires à dormir debout que nous écrivent les femmelettres
Résultent de préparations colorées du plus bel effet.
La nuit, elles élèvent des loups, vêtues de chaperons champêtres,
Pour de nocturnes narrations qui font les beaux contes de fées.

Entre l’école parisienne et les écoles anglo-saxonnes,
Les femmelettres ont préféré l’école des ponts-et-chaussées.
Par suite d’une grand-mère autrichienne qui, vraie fille ou fausse garçonne,
Composait sur l’Île de Ré ses chansons d’une voix de fausset.

Tableaux de Michael Cheval.

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