


Toute menue, toute ténue, on l’a laissée sur son rocher ;
Sans doute un marin difficile, déçu de son anorexie.
En queue de poisson, toute nue, personne n’osait l’approcher
À part un oiseau imbécile qui gazouillait des inepties.
Et comme l’oiseau fit son nid, il paya en guise de loyer
Un œuf qu’elle mangea à la coque tous les matins au déjeuner.
Et c’est ainsi qu’en harmonie sa poitrine s’est déployée
Et désormais nul ne se moque de la valeur de ses nénés.
Elle a délaissé les marins pour la culture d’huîtres perlières
Et vit toujours sur son rocher devenu une principauté.
Elle est mariée au souverain qui a fait d’elle sa régulière
Et depuis on peut s’accrocher pour la voir son soutif ôter.
Tableaux de Christian Schloe.
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