Cœurs de soleil

Cœurs de soleil

Ah que j’aimerais parvenir à l’âge qu’on dit de raison
Sans pour autant prendre du grade dans la hiérarchie des gâteux !
Que pourrait-il bien m’advenir, une fois franchi l’horizon,
Bien mieux qu’une âme rétrograde et bien mieux qu’un corps comateux ?

Heureusement, le temps s’inverse et prend une déviation
Pour quitter l’autoroute morne de ceux qui s’en vont au turbin.
Ne tombez pas à la renverse ce n’est que l’appréciation
D’avoir enfin atteint la borne de la sortie du monde urbain.

Une fois passé les vitesses de l’âge démultiplié,
Je franchirai le mur du temps qui détone dans le silence.
Et sous la pluie de la vieillesse, je rirai sous mon tablier
Comme un jeune idiot débutant dans toute sa verte insolence.

Quant à mon corps, j’hésite encore à le transformer en étoiles
Ou en mille petites fleurs sous un soleil d’éternité ;
Ou revenir en météore chaque fois que le temps se voile
Et retomber en mille pleurs d’une pluie de fraternité.

Ainsi la mort n’était qu’une ombre qui passe et puis qui disparaît
Et quand la lumière revient, les peurs s’effacent sans douleur.
Je vis et appartient au nombre de l’ensemble qui comparaît
Devant Dieu et qui redevient mille fleurs aux mille couleurs.

Tableau de Fabienne Barbier

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