Les échecs

Les échecs

« L’état c’est moi ! », disait le Roi « et il ne peut y en avoir d’autre ! »
« J’suis la plus belle ! », disait la Reine « il n’y a pas plus belle que moi ! »
Comme ils se sentent à l’étroit dans le palace où ils se vautrent,
Le Roi et la Reine, à sa traîne, vont faire la guerre tous les mois.

D’abord les pions paient un impôt, ce n’est que juste précaution.
Les cavaliers paient leur fourrage pour la santé de leurs chevaux.
Les tours doivent faire un dépôt de garantie pour la caution.
Les fous n’ayant pas de courage, ils feront les pires travaux.

Le noir et blanc est de rigueur, on abandonne les couleurs.
Finalement, tout est en gris, c’est plus facile à assortir.
Tous ceux qui ont de la vigueur paieront leurs taxes sans douleur ;
Les gros, les grands, les rabougris, sinon on les fera sortir !

Mais si on veut quitter les règles, il faut des avocats marrons
Et si on veut gagner des cases, la politique est nécessaire.
Avec quelques hommes espiègles, des margoulins et des larrons,
On guettera la bonne occase pour évincer ses adversaires.

L’échec arrive à chaque fois mais ça ne change rien du tout !
Il y en a qui changent de camps, d’autres s’échangent leurs couleurs.
Jamais la Reine ni le Roi ne se retrouvent sans un atout.
Les pions sont plus pauvres qu’avant et chacun compte ses douleurs.

Tableau de Fabienne Barbier

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