
On dirait le sang de la Terre qui giclerait dans les prairies
Comme des boutons de jeunesse sur la joue verte des vallons.
Et comme ne peut pas se taire l’allégresse dans la frairie,
On entend partout la kermesse des flonflons rouges étalons.
J’y vois mille bouches avides des petits esprits des forêts
Qui, au printemps, prennent racine, dans un corps de petite fée.
Petite fée, un peu timide, qui rougit sitôt déflorée
Par la main brute, assassine, qui veut en cueillir le trophée.
Moi, je les aime en vagues rouges lorsqu’elles inondent les talus,
Lorsqu’elles se transforment en blessure dans les immenses champs de blé.
C’est Dieu, en œuvrant de sa gouge, qui a placé sa plus-value
Qui orne, d’une éclaboussure, la nature de fleurs endiablées.
Tableau de Fabienne Barbier
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