
Tout juste un peu de vent
Il faut en profiter
Et sans perdre de temps
On met dans le panier
Du cervelas truffé
Farci à la pistache
Un pâté de campagne
Enrobé de gelée
Des tranches de jambon
Fumé dans la région
Pour finir le repas
Un morceau de fromage
Et des petits gâteaux
Fourrés au chocolat
On glisse dans la nappe
Pour le garder bien frais
Un litre de vieux cidre
Ou du vin de pays
Et au dernier moment
Pour ne pas l’écraser
La miche de pain blanc
Qui sème derrière elle
Un peu de sa farine
Et ses miettes dorées
Avant de s’en aller
On ferme les volets
On tire derrière soi
La lourde porte en bois
Et on laisse la clef
Cachée dans le rosier
On part pour la journée
Avec un gros chandail
Peut-être son béret
Ou son chapeau de paille
En fin de matinée
On va se délasser
Dans l’eau de la montagne
On vide le panier
En suivant du regard
Les truites mouchetées
Qui frôlent les galets
Avant de disparaître
Dans l’écume des pierres
On part à la recherche
Pour le souper ce soir
De champignons sauvages
Et d’airelles des bois
Au retour on dépose
Sur le pas de la porte
Les branches de genêt
Et les pommes de pin
Que l’on a ramassées
Tout le long du chemin
On fait les chanterelles
Avec des œufs battus
On mange les airelles
Tout simplement nature
Du sable dans les yeux
Du rêve dans la tête
On monte l’escalier
Pour aller se coucher
Avant de s’endormir
Dans le grand lit de plumes
On ouvre la croisée
On pousse les volets
Pour respirer la nuit
Sous le clair de la Lune
L’odeur de la résine
Et du genêt coupé.
J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans. (Charles Baudelaire)
Tableau de Fabienne Barbier et Poème de Henriette Berge
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