L’alchimie des potirons

L’alchimie des potirons

C’est après la fin de l’été,
Qu’on voit fleurir les potirons
Qui n’ont cessé d’être allaités
Si tendrement dans leurs girons.

Je les voyais dans les jardins,
Comme fœtus dans la matrice,
Veillés par quelques muscardins
Qui laissaient quelques cicatrices.

Accrochés aux murs des maisons,
Ils font figure de lanterne
Pour ramener à la raison
Les fantômes à leur poterne.

Mais leur palais, c’est la cuisine
Où l’on accomplit l’alchimie ;
Protégés, par les sarrasines,
Des fléaux de l’agrochimie.

Là, dans le fumet des soupières,
Dans les terrines et les poêlons,
J’en ai la larme à la paupière
Et l’estomac dans les talons.

Tableau de Fabienne Barbier

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