
Dans une aube nébuleuse ou un coucher tourmenté,
Je ne sais à quel moment la journée a commencé ;
La mer semble crapuleuse, les vents désorientés
Avec des grains assommants de rêveries romancées.
Peut-être est-ce le matin qui remonte la journée ?
Peut-être est-ce aussi le soir qui dégringole vers l’aube ?
Moi, j’ai perdu mon latin dans une vie ajournée
Qui ne pouvait plus sursoir au temps qui conduit le globe.
Un soleil couleur rubis sur un ciel d’azur-orange
Fait resplendir la palette d’un peintre déraisonnable
Qui aurait eu la lubie de composer ce mélange
En tirant de l’arbalète sur des toiles insoutenables.
Les vagues incendiées d’oriflammes écarlates
Semblables à des flots de roses sous les pas de la mariée.
Quelque artiste contrebandier faisant trafic d’armes plates
A dû larguer, l’air morose, ses grenades avariées.
Comme un costume audacieux qui s’accommode à ma peau,
Que je sens m’assujettir aux couleurs sensationnelles,
Je sens l’habit fallacieux me transformer en drapeau
Sur lequel ce rêve étire mes folies irrationnelles.
Tableau de Fabienne Barbier
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