Les coquelicots aux mille voix

Les coquelicots aux mille voix

Entendez-vous de mille voix, leur écho frappe l’espace ?
C’est la chorale des mille fleurs, l’orchestre auguste, éternel.
Entendez-vous à claire-voie, le souffle du vent qui passe
Et qui s’accorde en siffleur au soleil sempiternel ?

Chef d’orchestre étincelant, c’est toi qui tiens la baguette !
Tu as charmé ton audience par ta couronne royale.
De tes feux ensorcelant, sous la voûte de guinguette,
Tu cultives l’impatience de tes sujettes prairiales.

Je ne suis que spectateur de ce théâtre floral
Mais je me laisse séduire par les mille bouches vermeilles.
Le doux chant incantateur de l’écarlate chorale
Ne cesse point de produire mille tons, mille merveilles.

Alors doucement je penche et dépose sur leurs lèvres,
Une par une, un baiser pour ressentir dans ma bouche
Des échos, des avalanches du plus précieux des orfèvres :
Une quiétude apaisée m’arrosant comme une douche.

Je ne suis plus que le vent qui amplifie l’orphéon,
Je ne suis plus que la pluie qui communique la vie,
Je ne suis qu’un feu vivant, un témoin du panthéon,
Je ne suis plus que le fruit de l’amour inassouvi.

Tableau de Fabienne Barbier

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