Paysage mouillé

Paysage mouillé

Promenant mes souliers près d’un lac singulier
Et les ayant trempés pour m’être rapproché
Un peu trop de ses rives aux roseaux penduliers,
Je tentais d’en sortir sans me le reprocher.

Ainsi je me hâtais vers des terres plus fermes
Pour avoir les pieds secs et les idées plus claires.
Sur cet oasis sec se dressait une ferme,
Portes et volets fermés, un peu patibulaire.

Je m’aventurais donc sur ces terres incertaines
Quand une voix aigüe me fit tendre l’oreille ;
Une jeune paysanne d’une allure hautaine
Et vêtue de surcroit du plus simple appareil :

« Si ta queue est aussi mouillée que tes chaussures,
Viens auprès de mon feu, je vais la réchauffer ! »
S’exprimant d’un sourire pendu aux commissures
Qui argumentait bien de quoi philosopher…

Alors je suis allé me sécher les godasses ;
Je me suis mis tout nu pour plus de sûreté.
Et la chaudasse a su faire preuve d’audace
En me suçant tout cru en toute impureté.

Mes enfants, vous irez marcher dans la nature,
Vers ce lac imbécile en chaussant bien vos bottes !
Mais si vous préférez plutôt une aventure
Ne portez ni chemise, ni caleçon, ni culotte !

Tableau de Fabienne Barbier

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