Surgissant de ses rêves oints de pensées obscures,
Éclairée par un cœur ténébreux, ombrageux,
Ses yeux ne sont que masques voilant la sinécure
D’une vie clairsemée aux amants outrageux.
Si son cœur se perçoit faiblement sur ses lèvres,
C’est qu’il a des secrets qu’il voudrait murmurer.
Quand sa bouche s’entrouvre sur un sourire mièvre
C’est qu’il pleure sa peine d’habiter emmuré.
Moi qui l’ai rencontrée, j’ai vu sa carapace ;
Mais la triste coquille était fine à percer.
Sous ses austères traits, elle était dans l’impasse ;
Alors qu’il suffisait pourtant de la bercer.
Pour allumer la flamme d’une femme morose,
Il suffit de frotter ses seins étincelants.
Comme pierre-silex qui fait bouton de rose
Et embrase le feu du creuset ruisselant.
De ce visage obscur, j’ai tiré la lumière
De son sexe maussade, j’ai perçu le plaisir.
Mais je n’y suis pour rien ; c’était sous la poussière
Qu’il suffisait d’ôter laissant l’amour saisir.
Tableau de Fabienne Barbier
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